De l’open science aux
open frontiers

Chers chercheuses et chercheurs et ami-e-s de la recherche,


2015 a été une année intense pour le Fonds national suisse. Nous avons achevé la mise en place de nos mesures transitoires afin de remplacer les subventions hautement compétitives offertes par le Conseil européen de la recherche (CER), dont les scientifiques en Suisse ont malheureusement été exclus six mois durant. Et nous nous sommes attaqués à plusieurs défis nationaux afin de rendre la recherche suisse encore plus efficace pour l’avenir.

Le principal programme du FNS, l’encouragement de projets, a été remodelé afin de permettre plus de flexibilité en étendant les projets à quatre ans. Nous avions identifié qu’il était nécessaire de mieux soutenir les carrières académiques et un cinquième des fonds budgétisés pour la prochaine période a été alloué à des mesures destinées à les faciliter. Ces mesures incluent des innovations pour encourager l’autonomie scientifique précoce, des subsides pour les professeurs assistants avec tenure track et un nouveau programme spécialement adapté aux excellentes chercheuses. L’objectif global est d’offrir des instruments plus simples, de réduire la charge administrative des scientifiques et de libérer du temps pour la recherche et les carrières. Toutes ces innovations seront, entre autres, introduites et développées au cours des prochaines années (pour plus d’informations, veuillez consulter le programme pluriannuel 2017–2020 sur le site web du FNS).

« A l’avenir, la recherche devra être plus transparente et plus collaborative. »

En 2015, nous nous sommes aussi attelés aux défis que pose l’ouverture de la science d’aujourd’hui pour que la recherche de demain soit plus transparente, plus collaborative et enfin plus reproductible. Nous avons ainsi organisé un séminaire auquel nous avons convié des responsables de différentes agences de financement, tels que l’Instituts Nationaux de la Santé aux Etats-Unis, le Conseil de la Recherche de Norvège ou la Ligue européenne des universités de recherche, afin d’entendre comment elles envisagent d’encourager l’ouverture de la science au cours des prochaines années. Le principal article du Portrait 2015–2016 du FNS est précisément consacré à ce sujet.

Au vu de ces défis et innovations, il paraît évident que 2016 sera probablement aussi très intense, tout comme le reste de la décennie. Il n’existe pas de réponses rapides à des enjeux aussi importants. Il est cependant clair pour le FNS que toutes ces questions méritent réponse. Nous sommes également convaincus que si la Suisse n’est pas associée à l’Espace européen de la recherche, l’excellence de sa recherche comme sa réputation internationale en pâtiront. Afin de faire entendre notre voix, nous avons demandé en mai 2015 au Conseil fédéral de prendre en compte les besoins urgents de la science et de la recherche suisses lors de la mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse.

La politique scientifique aura donc des défis de taille à relever au cours des années à venir. Dans l’intervalle, la recherche continue néanmoins de progresser à une allure sans précédent et de nouveaux domaines de recherche semblent prêts à percer : séquençage du génome humain, drones personnels pour usage quotidien, Internet des objets élargi, impression 3D, nouvelle génération d’intelligence artificielle, pour n’en citer que quelques-uns. La compréhension de leurs implications pour la société dépend étroitement des perspectives offertes par les sciences humaines et sociales. Mieux vaut nous préparer à ces nouvelles frontières scientifiques, car elles nous poseront de nouveaux défis en tant qu’agence de financement et en tant que société.